Patient #1
Russie / Georgie 2023 1h45
Réalisation : Rezo Guiguineichvili
Scénario : Rezo Guiguineichvili), Aleksandr Rodionov
Images : Piotr Braterski
Produit par : Archil Guelovani), Sergueï Yakhontov
Production : Independent Film Project
Avec : Aleksandr Filippenko, Olga Makeeva, Inna Tchourikova, Igor Tchernevitch, Vladimir Steklov
1985. Fin, déclin et décadence de l'empire soviétique. Moribond, Konstantin Tchernenko, secrétaire général du Parti communiste de l’URSS gît dans une clinique du gouvernement. Vieux, fragile, usé, il tiendra jusqu’à son dernier souffle, au pouvoir, un pouvoir qu’il ne se résout pas à lâcher.
"Le pouvoir se prend, il ne se donne jamais", aime-t-il à répéter.
Epaulée par une importante équipe médicale, une jeune infirmière, Sacha, s'occupe de lui. Petite, fragile et invisible, elle porte le lourd fardeau de la responsabilité de la vie du plus haut fonctionnaire du pays qui survit au bord de la mort, ce qui n’arrange ni les élites ni les services secrets soviétiques. Pendant que son "corps" est maintenu en vie, divers groupes politiques s’affrontent alors que Tchernenko, qui continue de faire la guerre en Afghanistan, possède le bouton nucléaire qui pourrait emporter le monde dans la tombe.
Réalisé par Rezo Guiguineichvili, un Géorgien âgé de 41 ans par ailleurs scénariste et producteur, Patient n°1 nous rappelle la place centrale et la force du cinéma géorgien dans le cinéma soviétique. C’est un film de très bonne facture, dans lequel on retrouve avec plaisir l’immense actrice Inna Tchourikova, disparue en janvier 2023.
Un film qui aide à comprendre le pouvoir russe d’hier et d’aujourd’hui.
Film d'ouverture
Cinéma Le Balzac
Jeudi 7 mars à 20h
En présence du réalisateur
Les Vacances (Каникулы)
Russie/Finlande 2022 Couleur 1h58
Production : Forest-Film, Aamu Film Company
Réalisation : Anna Kouznetsova
Scénario : Anna Kouznetsova et Ekaterine Zadokhina
Image : Yani-Peteri Passi
Avec : Daria Saveleva, Polina Koutepova, Irina Nossova, Magoga Matchoulskaïa, Egor Leontiev, Andreï Permiakov…
À l'aéroport, un groupe scolaire de Kaluga (160 km au SO de Moscou) part pour Sotchi participer au festival "Russie - Théâtre - Enfants". Il y a là Tatiana Viktorovna (Daria Savelieva) l'animatrice du groupe et metteuse en scène du spectacle, très décontractée (un peu trop ?) et à l'aise avec les enfants, et Maria Henrikhovna (Polina Koutepova) une responsable pédagogique de l'école, plus stricte et nettement moins détendue, dont le nom, c'est un critique russe qui l'a dit, donne envie de se mettre au garde-à-vous.
Un film de vacances, donc, filmé et joué avec finesse, sur le mode de la comédie : l'accueil à l'hôtel et la répartition des chambres, les petites histoires de coeur des jeunes, le travail de répétition et toute la psychologie qui l'accompagne, un pittoresque mariage arménien, les relations entre les deux femmes qui s'approfondissent et se dégèlent peu à peu.
Mais aussi, à petites touches successives, un tableau finalement glaçant des insidieuses pressions exercées par les organisateurs du festival pour que le spectacle reste dans le bon cadre idéologique ("Ils voudraient que nous jouions uniquement Pinocchio ou Les Trois Petits Cochons !").
D'abord autorisé, ce film s'est vu en 2023 retirer par "Roskomnadzor", l'autorité de contrôle des médias, le "Certificat de distribution" qui permet la diffusion en salles et sur les plates-forme numériques.
Un critique a vu dans ce film de 2022, le premier long métrage d'Anna Kouznetsova, "l'histoire du dernier été d'insouciance de tout un pays".
Cinéma Le Balzac
Vendredi 8 mars à 21h
En présence de la productrice Natalia Drozd
Le film passera également au Ciné-Studio de Taverny le samedi 16 mars à 20h30.
Noutcha (Нучча)
Russie (Yakoutie) 2021 Couleur 1h47
Production : Look Film, Mesto Sily, ,R-Media
Réalisation et scénario : Vladimir Mounkouiev
Image : Denis Klebeev
Avec : Sergueï Guilev, Pavel Kolossov, Irina Mikhaïlova, Innokenti Loukovtsev, Danil Ossipov, Zoïa Baguynova, Nikolaï Protassov…
Dans l'Extrême-Orient russe, la Yakoutie (ou république de Sakha) est un territoire immense et très peu peuplé, sinon par des esprits qui parfois parlent aux chamanes. Peu de gens sans doute savent qu'en yakoute, "noutcha" est le mot qui désigne les Russes.
Ce film de Vladimir Mounkouiev, son second long métrage, est encore une illustration de l'étonnante floraison récente d'œuvres ancrées dans ce pays, sa nature, ses traditions (nous avions par exemple montré en 2021 L'Epouvantail de Dmitri Davydov). Fondé sur une nouvelle de l'écrivain polonais Waclaw Sieroszewski qui fut déporté en Sibérie en 1880, il montre avec une éloquente économie de dialogues la confrontation de plus en plus tendue, jusqu'à l'explosion finale, entre un couple, Keremes et Khabjii accablés par la dureté de leur sort, et un exilé politique russe (Kostia, Noutcha) qu'on leur impose d'accueillir. En arrière-plan, le village et son chef, beaucoup moins noble et respectable que son titre russe ("kniaz" = prince, duc) ne le suggère.
Plusieurs fois récompensé dans des festivals internationaux, le film d'abord autorisé n'a pas pu sortir dans les salles russes. Pose-t-il comme certains l'ont dit un regard trop provocateur et russophobe sur la question du colonialisme ?
Cinéma Le Balzac
Samedi 9 mars à 18h45
Zoom avec le réalisateur
La Fête (Праздник)
Russie 2019 Couleur 1h14
Production, réalisation et scénario : Alexeï Krassovski
Image : Sergueï Astakhov
Musique : Rouslan Lepatov
Avec : Yann Tsapnik, Aliona Babenko, Pavel Tabakov, Anfissa Tchernykh, Timofeï Tribountsev, Assia Tchistiakova. Et c’est tout.
On s’agite chez les Voskressenski. C’est bientôt l’heure du dîner et rien n’est prêt. Très rapidement, la fête prévue part en vrille. Et pourtant ils ne sont que six : les parents, les deux enfants et deux invités surprise. Le fils amène une petite amie qui a tout de Cosette et la fille présente Vitali, une espèce de malotru rencontré dans des circonstances pas claires. Précisons que nous sommes aux environs de Léningrad ce 31 décembre 1941. Les habitants de la ville assiégée par les Allemands meurent de froid, de faim et d’épuisement. Mais dans cette maison à part, rien ne manque car le mari travaille pour la défense et a droit à des rations augmentées et une maison chauffée. Réveillon sous les bombes et ambiance délétère.
Ça devrait être une tragédie classique : unités de lieu, de temps et d’action. Mais c’est une comédie. Noire et iconoclaste. Voire même de très mauvais goût et sacrilège car ce siège, avec son million de morts, est une page sacrée de l’histoire russe et soviétique. La réaction n’a pas traîné : le film est interdit. On ne crache pas sur les tombes des martyrs. L’auteur se défend d’une telle accusation. La situation privilégiée du couple et leur indifférence aux malheurs des autres n’est que l’extrapolation d’un fait réel : les wagons spéciaux bourrés de nourriture pour Jdanov et son entourage qui se gobergeaient en ces temps de famine.
Timofeï Tribountsev fut le commandant Golovnia qui traquait sans relâche le capitaine Volkonogov tout juste échappé. Ici, il campe le goinfre Vitali. Et un personnage supplémentaire invisible, la grand-mère capricieuse.
Le film sera précédé du court métrage d'Andreï Zviaguintsev, Apocrypha.
Cinéma Le Balzac
Dimanche 10 mars à 20h30
En présence du réalisateur
Possibilité d'acheter les billets en avance sur place ou par internet www.cinemabalzac.com
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